Ken Aicha, 25 ans, bloggeuse et actrice culturelle
Je m’appelle Ken Aicha Sy, j’ai 25 ans. Je suis métisse franco-sénégalaise et fille d’une mère journaliste et d’un père artiste. J’ai grandi et fait ma scolarité au Sénégal puis je suis allée en France pour mes études supérieures. J’y ai suivi une formation en Design dans une école privée à Paris. Après mes études, je suis rentrée au Sénégal où je vis depuis.Mes activités
Designer de formation, je suis également bloggeuse et actrice culturelle. En effet, j’ai monté un blog, du nom de « Wakh’Art », qui fait la promotion des artistes et de la scène culturelle sénégalaise. Je suis également co-fondatrice et directrice du label sénégalais « Wakh’ArtMusic » qui produit aujourd’hui cinq artistes. Je travaille aussi en tant que chargée de production dans une boîte de production de films. J’adore mes différentes activités et je m’y consacre pleinement. Après toutes ces activités, quand le temps me le permet, j’aime aller nager, lire et je suis une grande cinéphile.Mon quotidien
Ma journée commence par un café et une cigarette. Sans ça, j’ai du mal à démarrer. Ensuite, je vais à « Chouette Prod », la boîte de production dans la laquelle je travaille en ¾ temps à l’élaboration et la préparation des nouveaux films. Quand je sors de là, je file faire mes interviews pour la plateforme culturelle « Wakh’Art ». Ensuite, je rentre à la « Boîte à Idées ». C’est une petite maison nichée au cœur d’un quartier populaire de Dakar. La « Boîte à Idées » est mon lieu de vie mais aussi mon lieu de travail. J’y ai reçu et interviewé bon nombre d’artistes. Et j’ai complétement re-designé l’espace. En fin de journée, j’essaie de faire un point avec les artistes du label « Wakh’ArtMusic ». Chacun d’entre eux prépare actuellement un nouveau projet musical. Je veille à l’avancement de chacun. Aussi, tout au long de la journée, je mets à jour le site « Wakh’Art » et je partage les événements de la scène culturelle sénégalaise. Mes soirées se partagent entre les évènements culturels et mes moments d’écriture.Les artistes du label « Wakh’ArtMusic ». Plus qu’une équipe, c’est une famille. J’adore cette photo pour tout ce qu’elle représente.
Je suis une Fashion Addict…
Je suis à l’affût des tendances et des créateurs. Je consomme local, donc je porte essentiellement des vêtements pensés et fabriqués au Sénégal. Je crois en la consommation locale. Mes marques sénégalaises favorites sont Seraka by SRK, Sisters Of Afrika, Belya, Mint, et Undangarou, sans oublier BulDoff. Sur un plan plus international, j’apprécie les créations de Balmain, H&M, Ardene.… et une nappy !
Je suis une nappy et j’en suis très fière. J’aime le naturel chez une femme, qu’elle soit black, blanche ou beurre… Je lutte farouchement contre la dépigmentation volontaire, appelée « xhessel » au Sénégal. Ici, c’est un fléau ! Par ailleurs, je pense qu’une femme n’a pas besoin de mettre de faux ongles, de faux seins ou de faux cheveux pour être appréciée ou admirée au sein de sa communauté. Le phénomène nappy est en pleine expansion à Dakar. C’est un soulagement pour moi et surtout un espoir de changement.Mon retour au Sénégal
Quand j’étais à Paris, je souffrais de discrimination. Au supermarché, dans la rue et au boulot. J’ai donc décidé de rentrer chez moi. Cette décision est tombée en même temps que le « Fesman », le festival des Arts Nègres. Je suis donc arrivée à Dakar à cette période et je me suis pris une vraie gifle. Je ne connaissais pas la culture de mon pays où j’ai pourtant grandi. Donc j’ai décidé de rester à Dakar pour en découvrir plus. Ça fait 4 ans maintenant que je suis rentrée au pays, et tous les jours, je me prends de nouvelles claques. Donc je dirais que mon quotidien est « retournant ».Le Sénégal est riche de sa culture
Le Sénégal est un pays très chaleureux. Les gens sont généreux et partagent volontiers même quand ils n’ont rien. C’est un pays où il y a à la fois plages, déserts et forêts. Le Sénégal est riche de sa culture. En effet, différentes ethnies cohabitent dans la paix depuis des générations. Le Sénégal est un pays laïque, même s’il y a 95 % de musulmans et 5 % de chrétiens. A chaque fête religieuse, qu’elle soit chrétienne ou musulmane, les gens partagent ensemble. Et ça, c’est génial ! Le Sénégal, c’est aussi malheureusement des inégalités de richesses. Il y a des gens très riches et d’autres très pauvres, mais encore une fois, les uns cohabitent avec les autres dans la paix et le respect.Au « Village des Arts de Dakar », devant l’atelier de mon père, Elsy, artiste plasticien, co-fondateur du « Village des Arts de Dakar ».